Titre : |
Les Leçons de théâtre d'Antoine Vitez : Leçon n°7 - Comment la souffrance du metteur en scène devient celle de Racine; Leçon n°8 - Le Libéré de Bertolt Brecht ou la Lacheté quotidienne; Leçon n°9 - L'Echange ou Comment faire de Claudel un auteur laïque |
Type de document : |
document multimédia |
Auteurs : |
Maria Koleva, Monteur |
Editeur : |
(prod) |
Année de publication : |
1976 |
Collection : |
Poésie et vérité |
Importance : |
22 min + 31 min + 44 min |
Présentation : |
couleur |
Note générale : |
Production : Maria Koleva films |
Index. décimale : |
792.028 art de l'acteur |
Résumé : |
Leçon n°7 - Comment la souffrance du metteur en scène devient celle de Racine : Il fait chaud. "Je ne comprends pas pourquoi l'atmosphère est plus irrespirable que d'habitude", dit exaspèré, le professeur qui déteste ne pas comprendre. Dans la rue, une main carresse les murs du Conservatoire. Cinq ans après,. Maria Koleva s'interroge: Que sont devenus ces élèves heureux? Leur richesse de groupe uni est perdue à jamais, reste leur travail. Se retrouveront-ils un jour?
Vitez propose un exercice de diction. Il ne s'agit pas de formalisme, mais de faire apparaître des sens, de découvrir des jeux de mots, de laisser naître les idées à partir de la diction. On apprend que Racine, ce maître de l'alexandrin, écrivait d'abord de la prose, et la retravaillait inlassablement. Soudain, l'incident éclate. Vitez ne sait plus où se placer en présence de la caméra et se retire. Le ton monte, il demande à ce qu'on ne filme plus. Maria Koleva s'éxécute, la suite de la leçon s'entendra dans le noir. Elle ajoute en off : "Je veux filmer le couple professeur-élève de dos." De dos, une force formidable passe, c'est l'évidence même, alors que placée au milieu du jeu, la caméra est surveillée de près. "On s'arrête, il fait vraiment trop chaud", dit Vitez.
Leçon n°8 - Le Libéré de Bertolt Brecht ou la Lacheté quotidienne : On travaille "Grand'peur et misère du Ille Reich" de Brecht. Le livre est présent (un seul pour tout le monde). Chacun cherche. Le professeur ne retrouve pas une inspiration perdue, ne sait plus. "Les moments de la vie ne se répètent pas. Ceux qui peuvent refaire la même mise en scène sont des metteurs en scène. Ceux qui vivent le moment présent sont des poètes", commente Maria Koleva.
Libéré d'un camp, un homme retrouve les siens. Cela se passe en 1936, à Berlin. Comment a-t-il sauvé sa peau? Le soupçon s'installe. "Par ici, il n'y a pas eu beaucoup de changement", dit un personnage de Brecht. "En fait, remarque Vitez avec ironie, il n'y a rien moins que le nazisme." Il explique que l'on peut jouer Brecht avec la banalité réaliste des feuilletons télé, car la mise en scène théâtrale, toujours subordonnée à un projet politique, produira un effet
désaliénant, au contraire de la télévision. Autre part, dans une salle de classe, une petite fille africaine écrit au tableau noir. La maîtresse intervient: "Qu'est-ce qu'un verbe auxilliaire ?" "Un verbe qui aide les autres verbes, être et avoir..."
Leçon n°9 - L'Echange ou Comment faire de Claudel un auteur laïque : "C'est difficile de faire un théâtre laïque, matérialiste et rationnaliste... Mais je suis sûr que la laïcité de notre point de vue est obligatoire," observe Vitez, alors que la classe travaille une scène de "l'Echange" de Claudel. Sur les bords de la Seine, un homme et une femme semblent s'aimer et se haïr, mais nous n'entendons pas leurs propos; on ne connaîtra pas les termes de l'échange.
Le professeur demande aux comédiennes de moins se laisser prendre par le texte, de jouer plus prosaïquement le lyrisme claudélien, de ne pas craindre les effets faciles. Son intêret pour Claudel réside dans la représentation de son système théologique sous son aspect social. Il dit son rejet du symbole de l'objet en soi. "L'objet doit être suant de social. Il ne faut pas montrer l'usé mais l'usure, c'est à dire le temps." Vitez imagine un personnage en Blanche-Neige, décide que Claudel aurait aimé Walt Disney. "La haine que j'ai pour ce type-là m'inspire," conclut-il gaiement. C'était le dernier jour de tournage. En 92, la réalisatrice constate que certains des élèves sont morts depuis, très jeunes. "Ils étaient des poètes, comme l'était Antoine Vitez. |
Note de contenu : |
documentaires |
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