Titre : |
Patrice Chéreau, leçons de théâtre : leçon 1 : Travail à la table; leçon 2 : Scène de groupe; leçon 3 : Monologue |
Type de document : |
document multimédia |
Auteurs : |
Stéphane Metge, Monteur |
Editeur : |
(prod) |
Année de publication : |
1999 |
Collection : |
Henri VI - Richard III de W. Shakespeare (fragments) |
Importance : |
3 x 25 min |
Présentation : |
couleur |
Note générale : |
Production : Azor films, La Cinquième, France 3
Participation : CNC, ministère de la culture et de la communication (DMDTS), CNSAD |
Résumé : |
En cinq courts documentaires thématiques, Stéphane Metge recompose la proposition de travail de Patrice Chéreau aux élèves de troisième année du conservatoire national d'art dramatique de Paris. Loin d’une pédagogie classique, c’est en entraînant la classe dans l’élaboration d’un spectacle fait de fragments de deux pièces de Shakespeare que le metteur en scène transmet son enseignement.
leçon 1 : Travail à la table
Lecture des pièces. Ils sont tous assis autour d'une table ; les visages juvéniles trahissent l’admiration et l’inquiétude, chacun semblant se demander s’il "sera à la hauteur". Patrice Chéreau précise le propos : il ne s’agit pas d’écouter le rôle dévolu à chacun pour la commodité de la lecture, mais de comprendre ce que leur racontent ces pièces, d’en chercher et d’en trouver les sens. Sans jamais endosser une attitude professorale, il précise les liens unissant les deux pièces écrites à dix ans d’intervalle, resitue l’œuvre dans son cadre historique, explique les mots et les personnages. "La lecture n’est pas votre sport favori", conclut-il. Et il établit une distribution définitive afin que chacun affronte concrètement son rôle. La lecture devient alors plus fluide, moins contractée...
leçon 2 : Scène de groupe
Les élèves-comédiens ont déjà investi un plateau de théâtre et revêtu des costumes de répétition qui les aideront à entrer dans leur rôle. On s’attarde sur la psychologie complexe de la Reine Marguerite… Les corps se mettent en jeu, les mouvements de groupe, les entrées et sorties s’esquissent, l’équipe se fonde et s’approprie le texte peu à peu.
Avec une énergie et une générosité sans faille, allant et venant parmi les élèves, précédant et accompagnant leurs gestes, Chéreau est au travail, c’est-à-dire dans le questionnement du texte en même temps qu’il en pointe les lignes de force, qu’il en dévoile les intentions. C’est de l’intelligence de l'oeuvre que doit découler le déplacement, et non l’inverse. Une grande humilité face au texte est donc nécessaire, avant de (et de lui) "rentrer dedans". "Tout n’est pas important dans une scène, explique-t-il, l’important d’une réplique peut être dans la suivante qu’elle amène." "Tu t’affaiblis en te rapprochant de lui", indique-t-il encore. "Amuses-toi", lance-t-il à l’une des comédiennes. "Ne te tourne pas en même temps qu’elle, sinon tu lui voles sa réaction", dit-il à une autre.
leçon 3 : Monologue
En prologue à cette leçon, Chéreau donne son point de vue sur le personnage de Richard III. S’inscrivant contre une version univoque et caricaturale qui le tire vers le fascisme - version souvent défendue par les Anglais -, il fait sien le postulat de Planchon qui donne à ce personnage une dimension plus ambiguë et complexe.
Ce monstre rempli de haine qu'est Richard III est aussi séduisant que cruel : là est l’intérêt et le problème. Chéreau s'emploie à donner à Jérôme, à qui est dévolu le rôle titre, la possibilité de restituer dans son jeu toutes les intonations et les contradictions du personnage . "Il faut que le mal ait le visage du bien." Par des métaphores simples et limpides, il donne des clefs, ouvre des accès. Déjà, il importe de prendre le futur public en compte : "Tourne-toi vers le public." Jérôme écoute, cherche, propose, recommence. Le corps se contorsionne au fur et à mesure que le comédien maîtrise la torsion de l’esprit du personnage. Peu à peu, il fabrique sa boiterie, son bras mort, sa bosse. La musique ponctue et rythme les tirades. Richard III est là.
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Note de contenu : |
documentaire |
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